Des saignements légers après les rapports sont la plupart du temps bénins, il convient cependant de les surveiller afin de connaître leur cause et d’écarter d’éventuelles maladies plus graves.
Les principales causes
Un problème de contraception
Si vous commencez à prendre la pilule contraceptive, ou si vous changez de méthode de contraception, il est possible de remarquer un saignement après avoir eu une relation sexuelle. Généralement, ces saignements, aussi appelés “spotting”, disparaissent spontanément au bout de quelques semaines. Si ce n’est pas le cas, votre nouvelle contraception ne vous convient peut-être pas : il faut alors consulter à nouveau le professionnel de santé qui vous l’a prescrite afin de trouver une meilleure solution. L’apparition du spotting est aussi très fréquente si vous oubliez un comprimé de votre plaquette de pilule contraceptive ou si vous prenez la pilule en continu pour éviter vos menstruations. En cas d’utilisation d’un dispositif intra-utérin, ou “stérilet”, comme mode de contraception, ce dernier peut également provoquer de petits saignements après les rapports sexuels dans les 3 à 6 mois qui suivent sa pose.
Un rapport sexuel trop brutal
Un rapport sexuel est un moment d’intimité, mais peut aussi générer une certaine tension : premier rapport, nouveau partenaire... Si l’acte sexuel est trop brusque ou rapide, ou si le vagin est tendu, il est possible que les parois de ce dernier présentent des irritations ou des micro-lésions. Ces petites blessures peuvent entraîner un léger saignement après un rapport sexuel trop brutal. De même, des rapports trop fréquents ou une mauvaise lubrification peuvent également engendrer ce type de pertes vaginales.
Une sécheresse vaginale
La sécheresse vaginale est très commune et n’est pas nécessairement le symptôme d’une affection grave : on estime qu’environ 46% des femmes connaissent au moins un épisode de sécheresse vaginale dans leur vie. Ce manque de lubrification peut être dû à un manque d’excitation sexuelle, à une infection sexuellement transmissible, ou encore au fait d’allaiter. L’absence de lubrification peut également apparaître à la ménopause. La pénétration vaginale peut alors être douloureuse et provoquer des frictions désagréables, donnant lieu à des saignements. Si vous souffrez de sécheresse vaginale, sachez que vous pouvez y remédier facilement en utilisant du lubrifiant. Vous pouvez également consulter un médecin généraliste ou un gynécologue : ces professionnels de santé pourront vous prescrire un traitement contre la sécheresse vaginale.
Une infection sexuellement transmissible
Paradoxalement, l’absence de douleur n’est pas toujours synonyme de bonne santé : des saignements après un rapport sans douleur peuvent révéler un problème de santé plus grave comme une infection sexuellement transmissible (IST). En effet, certaines infections peuvent se manifester par une perte de sang, telles que la chlamydia ou la gonorrhée. Si vous pensez être atteint d’une infection sexuellement transmissible, consultez rapidement un médecin : des traitements peuvent vous aider à réduire ces saignements et surtout à traiter l’infection.
Une vaginite ou une infection à levures
La vaginite (ou inflammation du vagin) est la plupart du temps due à une infection par un germe (bactérie ou champignon) comme pour les mycoses vaginales, ou à une irritation. Ses symptômes les plus courants sont l’apparition de pertes vaginales, de démangeaisons et de brûlures vulvaires, mais la vaginite peut également provoquer des saignements et une dyspareunie (douleur lors des rapports sexuels). La vaginite est souvent le résultat d’un déséquilibre du microbiote vaginal, et affecte un tiers des femmes au moins une fois dans leur vie. La meilleure façon de prévenir une infection est de maintenir l’équilibre de la flore vaginale par de bonnes habitudes hygiéniques et de se protèger lors des rapports sexuels.
Un polype au col de l'utérus
Également appelés polypes cervicaux, les polypes du col de l’utérus sont des tumeurs bénignes. Elles touchent aujourd’hui entre 2% et 5% des femmes. Il existe de nombreuses causes pouvant entraîner l’apparition de polypes : une inflammation, une infection, ou encore l’hérédité. La plupart des polypes cervicaux sont asymptomatiques et ne déclenchent aucune douleur, mais certains polypes peuvent saigner pendant les règles ou juste après le rapport sexuel. Ces petites tumeurs peuvent facilement être retirées chez un médecin gynécologue lors d’un examen pelvien. Elles seront ensuite analysées afin d’écarter tout risque de maladie plus grave, comme le cancer de l'endomètre ou du col de l’utérus.
Un fibrome de l’utérus
Les fibromes utérins sont également des tumeurs bénignes, mais elles se situent, quant à elles, à l’intérieur de l'utérus. Un fibrome ne déclenche souvent aucun symptôme, mais il peut toutefois engendrer des saignements anormaux et des douleurs pelviennes. On les diagnostique par un examen gynécologique et une échographie. Il est important de les faire surveiller par un médecin et de les traiter rapidement afin qu’ils n’engendrent pas de complications sérieuses, comme par exemple une anémie, si les saignements sont trop importants, ou une infertilité.
Un cancer du col de l'utérus
Enfin, des saignements abondants survenant en dehors des règles et/ou après les rapports sexuels sont les principaux symptômes d’alerte d’un cancer de l’utérus. Ce cancer touche près de 3000 femmes par an, et est principalement causé par une infection au papillomavirus. On estime qu’environ 80% des hommes et des femmes seront infectés par le HPV au moins une fois dans leur vie. La plupart du temps, le virus disparaît de lui-même, mais il peut perdurer dans certains cas et provoquer un cancer. Heureusement, il existe aujourd’hui un vaccin permettant de lutter contre l’apparition du cancer de l’utérus, mais il ne protège pas contre tous les HPV en cause. C’est pourquoi le dépistage régulier par la réalisation d'un frottis par votre médecin traitant ou votre gynécologue est indispensable. Si vous rencontrez ce symptôme de façon régulière, consultez votre médecin traitant rapidement.
Quand faut-il s’inquiéter ?
Vous observez un saignement à votre premier rapport
Il n’est pas anormal de remarquer un léger saignement après un premier rapport sexuel, même si en réalité toutes les femmes ne saignent pas forcément après leur première fois. En effet, outre les mouvements un peu brusques pouvant irriter la muqueuse vaginale, la pénétration peut entraîner la déchirure de l’hymen, cette membrane qui ferme partiellement l'orifice du vagin. Ces saignements de l’hymen peuvent persister, car ce dernier peut saigner plusieurs fois s'il n'est pas déchiré entièrement lors du premier rapport sexuel, mais ils ne doivent pas vous inquiéter et disparaissent naturellement.
Vous observez des pertes roses à la suite d’un rapport sexuel
Il peut arriver d’observer de légères pertes roses après un rapport sexuel. La plupart du temps, ces pertes sont normales et ne doivent pas vous alarmer. Elles correspondent le plus souvent à de petites pertes sanguines mélangées aux sécrétions vaginales, et peuvent être la conséquence d’une irritation des parois du vagin, ou encore un des effets de l’ovulation. Si cela ne se reproduit pas, ou que cela vous arrive toujours pendant votre période d’ovulation, il n’y a aucune raison de vous inquiéter. En revanche, si ces pertes réapparaissent lors de nouveaux rapports sexuels, nous vous recommandons de consulter un médecin pour détecter une éventuelle infection et effectuer un dépistage du cancer du col de l'utérus par frottis.
Vous saignez deux jours après un rapport
Ces saignements peuvent tout simplement signifier que vous avez légèrement saigné lors de votre dernier rapport sexuel, et que le sang ne s’est pas évacué immédiatement après. Si ces pertes sanguines ne se reproduisent pas, elles sont banales et il ne faut pas s’inquiéter. En revanche, si vous saignez plusieurs jours après une relation sexuelle, cela peut être un saignement d’implantation en rapport avec une grossesse débutante. Également appelé spotting de nidation, ce léger saignement intervient entre 6 à 12 jours après un rapport sexuel avec fécondation. Il est donc recommandé d’effectuer un test de grossesse afin de confirmer ou d’infirmer la possibilité que vous soyez enceinte.
Le saignement s’accompagne de douleurs
Si des saignements surviennent pendant ou après un rapport sexuel et s’accompagnent de douleurs, il est important d’en rechercher la cause rapidement : chaque personne pouvant réagir différemment, ces symptômes peuvent être bénins, mais les saignements et la dyspareunie peuvent également être témoins d’une infection sexuellement transmissible, d’une maladie inflammatoire pelvienne (MIP), ou encore d’une endométriose. Les causes possibles étant nombreuses, n’hésitez pas à faire appel à un médecin : celui-ci pourra vous orienter vers la meilleure prise en charge possible en fonction de vos symptômes.
Vos règles se déclenchent après un rapport
Si le rapport sexuel a lieu 1 ou 2 jours avant la date estimée de vos règles, il se peut que ces dernières arrivent un peu plus tôt que prévu. En effet, les contractions vaginales et utérines provoquées par l’orgasme peuvent faciliter l’expulsion du sang des menstruations, et vous pouvez donc avoir vos règles suite à une relation sexuelle. Cela est tout à fait normal et il n’y a pas de raison de s’inquiéter.
Chaque rapport provoque un saignement
Enfin, si vous constatez un saignement après chaque rapport sexuel, abondant ou non, nous vous recommandons de consulter un médecin rapidement : en effet, même si ces saignements ne s’accompagnent pas de douleur ou d’autres effets, cela peut être le signe d’une infection sexuelle ou d’un cancer de l’utérus.
Que faire en cas de saignements vaginaux ?
Si vos saignements vous inquiètent ou qu’ils s’accompagnent de douleurs ou d’autres symptômes désagréables, n’hésitez pas à consulter un médecin, ne serait-ce que pour vous rassurer. Votre médecin traitant ou un gynécologue pourra vous examiner et vous prescrire des tests en cas de problème gynécologique : test de grossesse, échographie, frottis, analyse d’urine etc. Rappelons ici que le frottis permet de détecter des anomalies du col de l’utérus avant qu’elles n’évoluent en cancer. Le premier frottis avec examen des cellules du col de l'utérus est recommandé par la Haute autorité de santé (HAS) à l'âge de 25 ans, suivi d'un second un an plus tard. Si aucune anomalie n’est détectée suite à ces deux frottis réalisés à un an d'intervalle, le rythme préconisé est d'un frottis tous les trois ans. Après 30 ans, les modalités d’analyse du frottis diffèrent, on n’examine plus les cellules mais on recherche directement un des virus HPV responsables de cancer, et l’intervalle entre les frottis passe de 3 à 5 ans jusqu’à 65 ans.