On estime qu’en France, jusqu’à 3 000 femmes sont concernées chaque année par un déni de grossesse. Qu’est-ce qu’un déni de grossesse ? Comment le reconnaître ? Quelles en sont les causes et les conséquences ? Nos médecins vous expliquent tout sur ce phénomène impressionnant.
Qu'est-ce qu'un déni de grossesse ?
Le déni de grossesse est le fait de ne pas avoir conscience d’être enceinte après le 1er trimestre. La grossesse est invisible à l'œil nu, et pas ou peu de symptômes n’apparaissent.
Le déni de grossesse est alors l’inverse de la grossesse nerveuse, état dans lequel une femme pense être enceinte et développe tous les symptômes, alors qu’il n’y a pas réellement de grossesse.
Les différents types de dénis de grossesse
Le déni de grossesse peut être partiel ou complet.
Le déni de grossesse partiel
Le déni de grossesse partiel est le fait d’apprendre la grossesse entre la fin du premier trimestre et le terme. Une fois que la grossesse est reconnue, le corps de la femme peut changer en quelques heures. Il s’agit du cas le plus fréquent.
Le déni de grossesse complet
Le déni de grossesse complet est plus rare. Il signifie que la femme n’est pas consciente de sa grossesse jusqu’au moment de l’accouchement.
Quelles sont les causes d’un déni de grossesse ?
Le déni de grossesse est catégorisé comme un trouble psychiatrique. Il s’agit plus précisément d’un trouble de la gestation psychique où le cerveau de la femme enceinte adopte une stratégie de défense inconsciente afin de la protéger.
L’angoisse de porter un enfant ou d’être mère, des éléments du passé, des traumatismes de l’enfance, un mauvais rapport au corps et à la sexualité peuvent créer une angoisse à l’origine d’un déni de grossesse. Mais il peut aussi être causé suite à une agression sexuelle, un contexte familial difficile, des grossesses rapprochées, ou lorsque la femme pense être stérile.
Quels sont les symptômes que l’on peut ressentir lors d’un déni de grossesse ?
Le déni de grossesse est caractérisé par l’absence de symptômes de grossesse, à savoir :
- une absence de nausées et vomissements ;
- il n’y a aucun retard de règles (aménorrhées), et les saignements de début de grossesse peuvent être confondus avec les règles ;
- pas de seins gonflés et sensibles ;
- pas de fatigue inhabituelle ;
- pas de besoin fréquent d’uriner ;
- pas de mouvements du foetus ressentis ;
- pas de ventre qui s’arrondit, et cela jusqu’à la fin, le foetus se plaçant derrière les côtes ;
- une absence de prise de poids.
Quel test pour identifier un déni de grossesse ?
Comment diagnostiquer un déni de grossesse alors que vous n’avez aucune sensation vous alertant que quelque chose se passe dans votre corps ?
Au moindre doute, un test de grossesse et une échographie ne peuvent pas cacher la présence d’une grossesse.
Des douleurs abdominales peuvent amener les femmes en déni de grossesse à consulter un médecin pour un examen médical et apprendre la nouvelle à ce moment-là. Lorsque le déni se prolonge jusqu’à l’accouchement, la femme souffre de fortes douleurs abdominales l’amenant aux urgences dans la majorité des cas.
S’il s’agit d’un déni de grossesse partiel, l’annonce de la grossesse peut entraîner en quelques heures des transformations physiques de la femme avec un ventre qui s’arrondit et l’apparition d’autres symptomes caractéristiques de la grossesse.
Peut-on faire un déni de grossesse sous pilule ou stérilet ?
Il est possible de développer un déni de grossesse même si vous utilisez une pilule contraceptive ou un stérilet, car ces méthodes de contraception ne sont pas infaillibles. Cependant, il est important de noter que le déni de grossesse est extrêmement rare et qu'elle ne concerne qu'un très petit pourcentage de femmes enceintes.
Quelles sont les conséquences d'un déni de grossesse pour la mère et pour l’enfant ?
Le déni de grossesse peut avoir de graves conséquences pour la mère et l'enfant.
Tout d’abord, la femme nne se sachant pas enceinte, ses habitudes de vie peuvent impacter la santé du futur bébé. Le tabac, la caféine, l'alcool et ses habitudes alimentaires sont susceptibles d’avoir des répercussions sur le fœtus.
Ce dernier est également à risque de prématurité, et d’un retard psychomoteur.
En ce qui concerne la mère, elle peut être exposée aux risques de complications de l’accouchement en cas d’accouchement non préparé.
Elle peut également subir des conséquences psychologiques à la suite de cette grossesse inattendue :
- choc et refus de la maternité ;
- difficulté à créer des liens affectifs avec son bébé ;
- traumatisme lié aux douleurs de l’accouchement ;
- culpabilité par rapport aux comportements durant la grossesse (alimentation, tabac, alcool, etc.) ;
- dépression post-partum.
Que se passe-t-il après l’accouchement qui suit un déni de grossesse ?
Après l’accouchement, la femme est libre de choisir si elle souhaite garder l’enfant ou non. En cas de déni partiel, il est possible de réaliser les procédures nécessaires avant l’accouchement pour accoucher sous X.
Elle peut décider de faire adopter le bébé lors d’un déni de grossesse complet.
Enfin, la mère peut accepter cette arrivée brutale du bébé et décider de le garder.
Si vous suspectez une grossesse, ou que vous vous posez des questions à ce sujet, nos gynécologues sont disponibles 7j/7 de 6h à minuit pour répondre à vos questions.