50 à 70 % des femmes en âge de procréer souffrent de douleurs menstruelles, et environ 10 % d’entre elles décrivent des douleurs invalidantes qui perturbent le quotidien, leur sommeil, leur travail ou leur scolarité. Nos médecins généralistes et gynécologues partagent avec vous leurs conseils pour soulager les douleurs de règles efficacement.
Qu’est-ce que les règles douloureuses ?
Les règles douloureuses, aussi appelées dysménorrhée, correspondent à des douleurs pelviennes qui apparaissent juste avant ou pendant les menstruations. Elles se traduisent le plus souvent par des crampes dans le bas-ventre, pouvant s’étendre au bas du dos ou aux cuisses, et durer de quelques heures à plusieurs jours.
On distingue deux formes de dysménorrhée :
La dysménorrhée primaire : la plus fréquente, notamment chez les adolescentes et jeunes femmes. Elle est liée à une sécrétion excessive de prostaglandines, substances responsables des contractions utérines douloureuses ;
La dysménorrhée secondaire : liée à une pathologie sous-jacente comme l’endométriose (qui touche environ 1 femme sur 10 en âge de procrée), le syndrome des ovaires polykystiques, les fibromes ou certaines infections gynécologiques.
La douleur menstruelle ne doit pas être banalisée : si elle empêche de mener une vie normale, elle mérite d’être prise en charge.
Impact des règles douloureuses sur la qualité de vie
Les dysménorrhées ne se limitent pas à la douleur physique : elles ont souvent un impact global sur la vie des femmes.
- Elles entraînent des troubles du sommeil dans près de 50 % des cas ;
- Elles sont responsables d’un absentéisme scolaire ou professionnel chez 15 % des femmes ;
- Elles peuvent peser sur la vie sociale et émotionnelle, augmentant le risque d’anxiété.
D’où l’importance d’une prise en charge adaptée et d’un suivi médical lorsque les douleurs deviennent trop lourdes à supporter.
Les solutions médicales pour soulager les règles douloureuses
Le traitement médical des règles douloureuses dépend de l’intensité de la douleur, de l’âge de la patiente, de son projet de contraception et de la présence éventuelle d’une pathologie sous-jacente.
Les anti-inflammatoires
En première intention, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène ou le naproxène atténuent la contractilité de l’utérus. Selon la HAS, l’utilisation des AINS dans les deux premiers jours du cycle permet une réduction significative de la douleur dans près de 70 % des cas (HAS, 2021). Pour cela il est important de les prendre dès le début des douleurs, sans attendre que celle-ci s’installe, et à dose efficace : ne pas sous doser (ni surdoser !).
La contraception hormonale
Les contraceptifs combinés (oestro-progestatifs : pilule, anneau, patch...) ou les progestatifs seuls (pilule progestative, implant, DIU au lévonorgestrel, injection) peuvent réduire la douleur en régulant ou en supprimant l’ovulation. A titre d’exemple : les dispositifs intra-utérins (stérilets) hormonaux au lévonorgestrel réduisent l’intensité des douleurs menstruelles de près de 60 % après 6 mois d’utilisation (Inserm, 2020).
Autres options médicamenteuses
Dans certains cas spécifiques, notamment lorsqu’une endométriose est suspectée, des traitements hormonaux plus ciblés peuvent être proposés (analogues de la GnRH, progestatifs). Ils permettent de mettre les ovaires “au repos” et donc de diminuer fortement les douleurs, mais nécessitent un suivi car ils peuvent avoir des effets secondaires. Les TENS (stimulation électrique transcutanée) peuvent parfois être utiles, avec peu d’effets secondaires.
Quand la douleur cache une pathologie
Si les douleurs sont résistantes aux traitements habituels, le médecin peut prescrire des examens complémentaires (échographie ou IRM pelvienne) pour rechercher une cause sous-jacente comme l’endométriose ou la présence de fibromes.
Chaque traitement doit être adapté au profil de la patiente et validé par un médecin généraliste, une sage-femme ou un gynécologue. L’automédication, notamment avec les AINS, doit rester limitée et surveillée afin d’éviter les risques de surdosage ou d’interactions médicamenteuses.
Les solutions naturelles et quotidiennes pour soulager les règles douloureuses
Au-delà des médicaments, de nombreuses femmes trouvent un réel soulagement grâce à des méthodes simples ou des ajustements de mode de vie. Ces approches, validées par le corps médical, peuvent être intégrées facilement au quotidien pour améliorer le confort menstruel.
La chaleur, un allié simple et efficace
L’application d’une bouillotte chaude sur le bas-ventre ou le bas du dos reste l’un des remèdes les plus efficaces et accessibles. La chaleur aide à détendre les muscles utérins, favorise la circulation sanguine et réduit les crampes.
L’activité physique douce
Contrairement aux idées reçues, bouger pendant les règles peut atténuer la douleur. L’exercice libère des endorphines, hormones qui réduisent la perception de la douleur et améliorent l’humeur.
- Le yoga et la natation sont particulièrement recommandés ;
- La marche rapide ou le vélo doux contribuent également à diminuer les crampes.
30 minutes d’activité modérée, 3 fois par semaine, réduisent l’intensité des douleurs menstruelles d’environ 30 %.
Une alimentation anti-inflammatoire
Certains choix alimentaires peuvent influencer directement les douleurs menstruelles :
- Les oméga-3 (poissons gras, noix, graines de lin) ont un effet anti-inflammatoire reconnu ;
- Les fruits et légumes riches en antioxydants contribuent à limiter l’inflammation ;
- Réduire les sucres rapides, aliments transformés et caféine.
- Le gingembre a une action anti-inflammatoire mais lutte aussi contre les nausées, ce qui peut être intéressant dans le cas de la dysménorrhée.
La respiration et la relaxation
Le stress peut amplifier les symptômes. La pratique régulière de la méditation, de la cohérence cardiaque ou de la respiration abdominale aide à relâcher les tensions et à réduire la douleur.
Les approches complémentaires
Certaines femmes rapportent une amélioration avec :
- L’acupuncture, qui agirait sur la modulation de la douleur ;
- La phytothérapie (gattilier, camomille, alchémille)
- Les huiles essentielles (lavande, sauge sclarée) en massage, qui peuvent apporter une sensation de détente.
Ces approches non validées scientifiquement ne remplacent pas un traitement médical et doivent être validées par un professionnel de santé, surtout chez les adolescentes ou en cas de douleurs très intenses.
Quand faut-il consulter un médecin ?
Il est important de consulter un professionnel de santé si :
- Les douleurs deviennent soudainement très intenses, se majorent
- Les règles s’accompagnent de saignements abondants inhabituels ;
- La douleur ne cède pas malgré les traitements classiques ;
- Elle est associée à des troubles digestifs, urinaires ou une infertilité.
Un médecin généraliste, une sage-femme ou un gynécologue pourra évaluer la situation, proposer des examens si nécessaire et adapter le traitement.
Consulter un médecin sur Livi
En cas de règles douloureuses qui perturbent le quotidien, n’hésitez pas à consulter. Si votre médecin traitant ou votre gynécologue n’est pas disponible, nos médecins généralistes et gynécologues peuvent vous accompagner en téléconsultation. Ils évalueront les causes possibles de vos douleurs menstruelles, vous prescriront un traitement adapté ou vous orienteront vers un suivi spécialisé si nécessaire.
