La mort subite cardiaque chez l’adulte jeune et notamment chez les sportifs de haut niveau est une cause de décès plus fréquente qu’on ne le croit : en France, plus de 500 sportifs meurent chaque année d’un arrêt cardiaque au cours ou après un effort physique. Découvrez les conseils des médecins sur Livi pour prévenir la mort subite et les bons réflexes à adopter si vous êtes témoin d’une défaillance cardiaque.
Qu’est-ce que la mort subite du sportif ?
Comme son nom l’indique, la mort subite est brutale, inattendue et instantanée. Elle fait suite à une défaillance du cœur en plein effort. Les facteurs déclenchant peuvent être multiples, et sont souvent en rapport avec des conditions de pratique exceptionnelles : le stress, des conditions météorologiques extrêmes, la fatigue, des troubles diététiques, la déshydratation, l’asthme ou encore une maladie virale. Le dopage et/ou la consommation de stupéfiants est également un facteur déclenchant. Souvent jeunes, plutôt de sexe masculin, les victimes semblent pourtant en bonne santé, et l’activité sportive agit donc comme le révélateur d’une maladie cardiaque jusque-là ignorée.
Quelles sont les causes de la mort subite du sportif ?
Les causes de mort subite sont dépendantes de l’âge. Avant l’âge de 35 ans, les causes sont le plus souvent des maladies cardiaques héréditaires (souvent non connues des familles et des victimes), mais elles peuvent également être dues à des malformations cardio-vasculaires ou des troubles du rythme cardiaque.
Après 35 ans, la mort subite est principalement due à une coronaropathie (altération du flux sanguin dans les artères du cœur). Le risque est aggravé par le tabagisme, l'excès de cholestérol, une surconsommation d'alcool, l'absence d'activité physique, le diabète, l'hypertension artérielle, l’asthme ou encore l'obésité.
Le dopage tout comme l’abus de stupéfiants est une cause de mort subite qui peut toucher toutes les catégories d’âge. Dans environ 5% des cas de mort subite, aucune cause n’est cependant retrouvée.
Les sportifs de haut niveau semblent paradoxalement plus susceptibles d'être frappés par une mort subite : on estime qu'un quart des morts subites ont lieu pendant ou juste après un effort intense, en particulier dans la pratique de la course à pied, du football, du basketball et du cyclisme.
Quels sont les symptômes ?
La mort subite cardiaque est un décès brutal, soudain, d’origine cardiaque est survenant alors qu’au moins 6 heures auparavant, la personne était considérée comme étant en bonne santé apparente. La perte de conscience due à l’arrêt des battements cardiaques est brutale, et le moment et le mode de survenue sont inattendus.
Comment prévenir la mort subite du sportif ?
Aucun test ne peut complètement anticiper les cas de mort subite cardiaque. Cependant, l’avis du médecin associé à certains tests clés et la conduite raisonnée du sportif permettent de réduire le risque et le nombre de décès.
Avant de pratiquer une activité sportive régulière, mais également durant la pratique, même s’il n’y a jamais eu de symptômes ou problèmes apparents auparavant, il est important de faire un bilan cardiologique avec son médecin traitant et/ou un cardiologue.
Le recueil des antécédents médicaux, familiaux et de la consommation de drogues ou de médicaments est primordial, ainsi qu’un examen clinique complet. Un électrocardiogramme peut également être proposé, notamment pour les sports intenses et la compétition, et ce dès l’âge de 12 ans. Pour les sportifs de haut niveau, le bilan et le suivi doivent être plus complets. À partir de l’âge de 35 ans pour les sports intenses, la compétition, ou les patients ayant des facteurs de risque, un test d’effort sera également proposé. Parlez franchement à votre médecin et signalez-lui tout signe de palpitation cardiaque, de douleur à la poitrine, d'essoufflement anormal et de malaise survenant pendant l'effort ou juste après.
Pour une pratique sportive en toute sécurité, il est également recommandé :
- de bien s’hydrater avant, pendant et après l’effort ;
- de bien s’échauffer : le cœur est un muscle et doit être traité comme tel afin de le préserver ;
- d’éviter de faire du sport en cas de fièvre ;
- de ne pas fumer une heure avant de faire du sport et deux heures après une pratique sportive, et dans l’idéal de réduire au maximum votre consommation de tabac ;
- d’éviter de consommer des boissons énergisantes juste avant le sport ;
- de ne pas consommer de substance dopante ;
- d’éviter l'automédication.
Comment réagir si vous êtes témoin d’une défaillance cardiaque ?
La rapidité de réaction est primordiale en cas d’arrêt cardiaque. En effet, au-delà de 5 minutes d’arrêt du cœur, les lésions cérébrales commencent à être irréversibles, puis la situation s’aggrave ensuite jusqu’au décès. N’hésitez donc pas à agir : le pire est de ne rien faire.
Essayez de sécuriser la zone pour la victime comme pour vous : placez-vous à l’écart de la circulation ou en dehors du passage, et appliquez les trois gestes simples qui permettent de sauver des vies.
Appelez le 112 ou le 15
Une fois en ligne avec les secours, le régulateur du SAMU vous posera des questions pour vous guider. Il vous demandera de décrire ce que vous avez vu et l’état de la victime : est-elle inconsciente, respire-t-elle ? Précisez l’adresse du lieu où se trouve la victime et ce qui est en train d’être fait, par exemple, si un massage cardiaque a déjà commencé. Si rien n’a été fait, il vous guidera. Surtout, ne raccrochez pas avant que l’opérateur ne vous dise de le faire.
Réalisez un massage cardiaque
Même si vous avez l’impression de mal effectuer le geste, ou qu’il s’agit de votre première fois, il est important de continuer : un massage imprécis vaut mieux que l’absence de massage cardiaque.
- Allongez la victime sur le dos sur une surface dure.
- Mettez-vous à genoux contre la victime, sur le côté.
- Positionnez vos mains l’une sur l’autre, un peu en dessous du milieu du thorax, les bras bien tendus.
- Appuyez de tout votre poids, bien perpendiculairement au-dessus du corps de la victime.
- Les pressions à exercer sont fortes : enfoncez les mains de 5 à 6 cm dans la poitrine et relâchez complètement le thorax entre chaque compression.
- Effectuez les pressions sur un rythme de 100 par minutes
Utilisez un défibrillateur
Aussi rapidement que possible, demandez de l’aide autour de vous afin qu’une personne puisse aller chercher un défibrillateur automatique externe (DAE). En France, les DAE sont présents dans de nombreux lieux ouverts au public : centres sportifs, galeries commerciales, pharmacies, mais aussi dans certaines entreprises. L’appareil est facile d’utilisation et vous guidera vocalement, étape par étape et sans risque. Il existe aujourd’hui plusieurs applications smartphone de géolocalisation des DAE à proximité.