Hernie ombilicale – symptômes, causes, examens et traitements
Conseil médical validé par:
Direction médicale de Livi France
Qu’est-ce qu’une hernie ombilicale ?
Une hernie ombilicale correspond au passage d’un tissu (graisse, parfois intestin) à travers un petit orifice dans la paroi abdominale au niveau du nombril. Elle se manifeste le plus souvent par une boule souple dont la taille augmente quand on tousse, pousse ou se met debout, et diminue en position allongée.
Chez l’enfant, il s’agit d’un défaut de fermeture naturel de l’anneau ombilical après la naissance ; chez l’adulte, c’est plutôt une faiblesse acquise de la paroi (grossesses, variations de poids, efforts répétés, ascite, etc.). Dans les deux cas, le médecin vérifie si la hernie se réduit facilement (on la « rentre » délicatement) et si elle est douloureuse ou non.
Hernie de l’enfant vs de l’adulte : quelle différence ?
Enfant (nourrisson/jeune enfant)
La grande majorité des hernies ombilicales se ferment spontanément au cours des premières années de vie. Les études estiment qu’environ 20 % des nouveau-nés présentent une hernie ombilicale, et > 85 % se referment d’elles-mêmes vers 4–5 ans. La chirurgie n’est donc pas systématique avant cet âge, sauf hernie très large, douloureuse ou compliquée (exceptionnel).
Adulte
Chez l’adulte, une hernie ombilicale ne disparaît pas spontanément. Le risque de complications est plus élevé que chez l’enfant et la réparation chirurgicale est souvent recommandée lorsque la hernie est symptomatique (gêne, douleur), qu’elle grossit, ou qu’elle est difficile à réduire (rentrer).
Symptômes : quand s’en inquiéter ?
La hernie ombilicale se manifeste le plus souvent par une boule souple au niveau du nombril. Dans de nombreux cas, surtout chez l’enfant, elle reste indolore et bénigne. Mais certains signes doivent amener à consulter, car ils peuvent indiquer une complication.
Signes courants, bénins
Gonflement au nombril : apparaît ou s’accentue lorsque l’enfant pleure, que la personne tousse ou force (effort, port de charges, sport).
Bosse molle et réductible : on peut la faire rentrer doucement en position allongée.
Sensation de tiraillement ou de gêne : plus fréquente chez l’adulte, surtout après les repas ou en fin de journée.
Signes d’évolution ou de complication
Douleur croissante : un simple inconfort peut évoluer vers une douleur franche, surtout à l’effort.
Durcissement de la hernie : la boule devient ferme, parfois sensible au toucher.
Impossibilité de réduire la hernie : elle ne rentre plus, même allongé, ce qui peut traduire une incarcération (elle est bloquée en dehors de la paroi).
Rougeur ou chaleur locale : la peau du nombril devient rouge, tendue et douloureuse.
Troubles digestifs associés : nausées, vomissements, ballonnements, constipation ou impossibilité de gaz/ selles → possibles signes d’étranglement ou d’occlusion des intestins.
Fièvre ou altération de l’état général : indiquent une possible complication infectieuse ou une souffrance des tissus intestinaux.
Chez l’enfant
La hernie est en général indolore et sans gravité, mais il faut consulter si :
la hernie devient soudainement douloureuse,
elle est tendue, dure et ne se réduit plus,
l’enfant présente des pleurs inhabituels, un refus de s’alimenter ou des vomissements.
Causes et facteurs de risque
Les hernies ombilicales représentent environ 6 à 14 % des hernies de la paroi abdominale chez l’adulte ; la plupart sont acquises. Certains facteurs (obésité, ascite, diabète, tabac) augmentent le risque de récidive après chirurgie.
Chez l’enfant
Immaturité de l’anneau ombilical (fermeture incomplète après la naissance).
Prématurité et faible poids de naissance : fréquence plus élevée d’hernie.
Chez l’adulte
Efforts répétés, port de charges, toux chronique, constipation.
Ascite (liquide dans l’abdomen, souvent en lien avec une maladie du foie).
Antécédents familiaux, faiblesse du tissu conjonctif.
La hernie ombilicale est-elle dangereuse ?
Le plus souvent, non. Mais deux complications existent :
Incarcération : le contenu de la hernie reste bloqué dans l’orifice → douleur, masse dure et sensible, irréductible.
Étranglement : la vascularisation, c’est à dire l’ensemble des vaisseaux sanguins dans la paroi de la hernie, est comprimée → douleur intense, nausées/vomissements, parfois fièvre ; urgence chirurgicale.
Chez l’enfant, le risque de complications est faible, ce qui justifie l’attente jusqu’à 4–5 ans si la hernie est petite et non douloureuse. Chez l’adulte, le risque de complications est plus élevé et la hernie persiste, d’où la tendance à proposer la réparation en cas de symptômes ou d’évolution.
Comment pose-t-on le diagnostic d’une hernie ombilicale ?
Le diagnostic repose avant tout sur l’examen clinique. Le médecin observe et palpe le nombril pour vérifier la présence d’un renflement, sa taille, sa réductibilité et l’éventuelle douleur. Dans la majorité des cas, cela suffit. Une échographie abdominale peut être réalisée si le doute persiste, chez une personne en surpoids ou pour préparer une chirurgie.
Chez l’adulte, un bilan préopératoire permet aussi d’évaluer l’état général et les facteurs de risque. En pratique, un simple examen médical permet le plus souvent de confirmer la hernie, sans examen complémentaire.
Traitements : surveillance, ceinture, chirurgie
Le choix dépend de l’âge, de la taille de la hernie, des symptômes, et des risques.
1) Enfant : la règle, c’est d’attendre
Surveillance jusqu’à 4–5 ans, car la fermeture spontanée est la norme.
Chirurgie si la hernie persiste après 4–5 ans, si elle est grande, gênante esthétiquement, ou en cas de complication (exceptionnel).
2) Adulte : quand opérer ?
Hernie asymptomatique et stable : discussion au cas par cas (surveillance possible).
Hernie gênante/douloureuse, qui grossit, difficile à réduire, ou risque de complication : réparation chirurgicale recommandée. Chez l’adulte, la hernie ne se ferme pas seule et les complications sont plus fréquentes avec le temps.
3) Le rôle (limité) des ceintures de soutien
Les ceintures peuvent soulager la gêne transitoirement (travail, sport, attente de chirurgie), mais ne réparent pas la hernie. Leur usage se discute avec le médecin, surtout si la hernie est volumineuse ou douloureuse.
La chirurgie : comment ça se passe ?
L’opération de la hernie ombilicale consiste à refermer l’orifice de la paroi abdominale et à renforcer la zone pour éviter une récidive. Elle se pratique le plus souvent en ambulatoire (sans rester à l’hôpital la nuit), sous anesthésie générale. Le chirurgien réalise une petite incision au niveau du nombril, puis remet en place le contenu de la hernie avant de fermer l’ouverture.
Lorsque l’orifice est petit, une simple suture peut suffire ; pour des hernies plus larges ou à risque de récidive, un filet (ou « mesh ») est généralement utilisé afin de consolider durablement la paroi. L’intervention dure en moyenne une trentaine de minutes et le retour à domicile se fait le jour même, avec une reprise rapide des activités légères.
Suites opératoires, convalescence et risques La récupération
Douleur modérée les premiers jours, soulagée par paracétamol/antalgiques simples.
Marche rapide dès le jour même, activités usuelles en quelques jours.
Sport/charges : reprise progressive ; éviter les charges lourdes 3 à 4 semaines (suivre l’avis du chirurgien, variable selon la taille de la hernie et la technique de réparation utilisée).
La plupart des patients reprennent une vie quasi normale en 2 à 4 semaines.
Les risques (peu fréquents)
Hématome, sérome (accumulation de liquide), infection de la plaie nécessitent une surveillance simple le plus souvent.
Douleur prolongée (rare).
Récidive : plus probable sans filet, et en cas d’obésité, de diabète, de tabac, d’ascite ou de réparation en urgence ; la pose d’un filet diminue ce risque.
Prévention et hygiène de vie
Vous ne pouvez pas toujours empêcher la survenue d’une hernie, mais vous pouvez réduire les risques de gêne, d’augmentation de volume et de récidive après chirurgie :
Poids : viser un IMC adapté ; se faire accompagner si besoin par un programme nutritionnel.
Transit : prévenir la constipation (fibres, hydratation) pour éviter de pousser.
Toux chronique : traiter (asthme, BPCO, reflux) pour limiter la pression abdominale.
Tabac : l’arrêt favorise la cicatrisation et diminue les infections de plaie.
Port de charges : apprendre les bons gestes et reprendre progressivement après une réparation.
Ascite : en cas de maladie du foie avec ascite, travailler avec votre équipe médicale pour stabiliser l’abdomen avant/après l’opération (le risque de récidive est plus élevé en cas d’ascite).
Quand consulter en urgence ?
Douleur brutale au nombril, hernie dure et impossible à rentrer, nausées/vomissements, parfois fièvre.
Rougeur ou chaleur locale avec douleur croissante.
Chez l’enfant : hernie soudainement douloureuse, tendue ou irréductible.
Ces signes peuvent annoncer une incarcération/étranglement. Dans ce cas-là, consultez un médecin sans attendre.
Comment Livi peut vous aider ?
Un médecin Livi peut évaluer vos symptômes en téléconsultation, vous conseiller sur la prise en charge d’une hernie ombilicale et, si nécessaire, vous orienter vers un chirurgien. Vous recevrez aussi des conseils pratiques adaptés à votre situation et des informations sur les signes qui nécessitent une consultation rapide.
FAQ - Questions fréquemment posées sur l'hernie ombilicale
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