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Néophobie chez l’enfant : tout savoir sur ce trouble de l'alimentation

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Néophobie chez l’enfant : tout savoir sur ce trouble de l'alimentation

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Pendant la petite enfance, les enfants sont naturellement curieux et ouverts à l'exploration de nouvelles expériences, y compris en ce qui concerne les aliments. Cependant, vers l'âge de deux ans, de nombreux enfants commencent à manifester une méfiance envers les aliments qu'ils n'ont jamais goûtés auparavant. Nos pédiatres vous disent tout sur la néophobie alimentaire.

La néophobie : qu’est-ce que c’est ?

La néophobie chez l'enfant est un phénomène qui se caractérise par une aversion ou une peur irrationnelle des nouveaux aliments. Contrairement à chez l'adulte, la néophobie alimentaire chez l’enfant ne persiste pas et est considérée comme une phase normale du développement. Il faut donc intégrer cette phase dans l’éducation alimentaire avec la découverte des nouveaux aliments et des nouvelles saveurs.

Cette réticence peut être due à une variété de facteurs, notamment les préférences alimentaires familiales, l’absence d’introduction de nouveaux aliments dès la phase de diversification alimentaire, les influences de pairs, et même la simple appréhension face à l'inconnu.

Quelles sont les causes de la néophobie ?

Les causes de la néophobie chez l'enfant peuvent être multiples et complexes. Voici quelques facteurs qui peuvent contribuer au développement de ce phénomène.

  1. Développement sensoriel : les enfants ont souvent une sensibilité accrue aux textures, aux odeurs et aux goûts des aliments. Ils peuvent réagir de manière négative à des stimuli alimentaires nouveaux ou inconnus, ce qui peut contribuer à leur néophobie.
  2. Influence de l'environnement familial : les préférences et habitudes alimentaires des membres de la famille peuvent exercer une influence significative sur les choix alimentaires de l'enfant. Si l'enfant est exposé à une gamme limitée d'aliments à la maison, il peut être plus enclin à développer une néophobie alimentaire.
  3. Anxiété et stress : les enfants peuvent ressentir de l'anxiété ou du stress lorsqu'ils sont confrontés à des situations nouvelles, y compris lorsqu'il s'agit de consommer de nouveaux aliments. Cette anxiété peut donc se manifester par une réticence à modifier leurs habitudes alimentaires.
  4. Expériences passées : les expériences alimentaires précoces de l'enfant peuvent influencer ses attitudes et ses comportements alimentaires ultérieurs. Si un enfant a eu des expériences négatives avec des aliments nouveaux dans le passé, il peut être plus enclin à éviter de nouveaux aliments à l'avenir.
  5. Influence sociale : l'entourage de l'enfant peut exercer une influence sur ses choix alimentaires. Si l'enfant perçoit que ses proches, sa famille ou enseignants autour de lui ont des attitudes négatives envers les nouveaux aliments, cela peut renforcer sa propre néophobie alimentaire.
  6. Influence éducative : les comportements néophobes des enfants peuvent être davantage exprimés en fonction des styles éducatifs adoptés. Une éducation permissive, correspondant à un cadrage faible de l’enfant le laissant agir comme il l’entend, mais également autoritaire, ou rien n’est permis, semblent être associés à l’apparition de la néophobie. À l’inverse, une éducation démocratique, souple avec adaptations et explications, aurait un effet positif pour la prévention et l’amélioration rapide de ce trouble.

Néophobie et tempérament de l’enfant

La néophobie alimentaire coïncide généralement avec la phase du “NON” pouvant apparaître entre 2 ans et 10 ans À cet âge, les enfants développent une plus grande conscience de leur environnement et de ce qu'ils consomment. Si elle atteint souvent son pic entre 4 et 7 ans, période durant laquelle les enfants sont particulièrement résistants aux nouvelles expériences alimentaires, elle tend à diminuer progressivement avec l’âge.

Outre l’âge, la néophobie alimentaire chez les enfants est souvent associée à plusieurs traits de personnalité et comportements spécifiques :

  1. L'émotivité : les enfants très émotifs peuvent avoir des réactions plus intenses face à de nouvelles expériences alimentaires. Leur sensibilité émotionnelle les rend plus susceptibles de ressentir de l'anxiété ou de la peur lorsqu'ils sont confrontés à des aliments inconnus ;
  2. La timidité : les enfants timides peuvent être moins enclins à explorer de nouvelles expériences, y compris alimentaires. Leur réticence à sortir de leur zone de confort peut les amener à rejeter les aliments qu'ils ne connaissent pas ;
  3. L'anxiété face aux aliments : certains enfants développent une anxiété spécifique vis-à-vis de la nourriture. Cette anxiété peut être due à des expériences passées négatives (comme une réaction allergique ou un goût désagréable) ou à une peur générale de l'inconnu ;
  4. La défense tactile : ce trait concerne les enfants qui ont des réactions excessives aux stimuli tactiles. Ces enfants peuvent être particulièrement sensibles aux textures des aliments et réagir négativement à des sensations qu'ils trouvent désagréables. Cela peut se manifester par des comportements de retrait ou d'évitement face à certains aliments.

Quels sont les signes de la néophobie ?

Les signes de la néophobie peuvent varier d'un enfant à l'autre, cependant, quelques indicateurs peuvent être surveillés :

  • Refus de goûter de nouveaux aliments : l'enfant peut manifester une réticence persistante à essayer des aliments qu'il n'a jamais goûtés auparavant. Il peut exprimer une forte aversion ou une peur à l'idée de manger quelque chose de nouveau ;
  • Réactions négatives face aux nouveaux aliments : lorsqu'on lui présente un nouvel aliment, l'enfant peut avoir des réactions négatives, telles que le dégoût, la répulsion ou même des crises de pleurs. Il peut exprimer des préoccupations concernant l'apparence, l'odeur ou la texture de l'aliment ;
  • Préférence marquée pour les aliments familiers : l'enfant peut montrer une préférence prononcée pour un petit nombre d'aliments qu'il connaît et qu'il apprécie déjà. Il peut être réticent à essayer de nouveaux aliments et préférer se limiter à une sélection restreinte d'options alimentaires ;
  • Évitement des repas ou des situations alimentaires : l'enfant peut chercher à éviter les repas familiaux ou les occasions où de nouveaux aliments sont proposés. Il peut exprimer de l'anxiété ou du stress à l'idée d'être confronté à des aliments ou des plats qu’il ne connaît pas ;
  • Inflexibilité alimentaire : l'enfant peut être très strict dans ses préférences alimentaires et refuser catégoriquement de dévier de ses habitudes. Il peut avoir du mal à accepter les variations dans son régime alimentaire ou à s'adapter à de nouveaux environnements alimentaires ;
  • Somatisation : dans certains cas, la néophobie peut se manifester par des symptômes physiques, tels que des maux de ventre ou de tête, lorsque l'enfant est confronté à quelque chose de nouveau.

Quels sont les différents degrés de néophobie chez l'enfant ?

La néophobie alimentaire chez l'enfant peut varier en intensité et en degré, allant d'une simple préférence pour les aliments familiers à une aversion prononcée et persistante envers tous les nouveaux aliments. Voici quelques-uns des différents degrés de néophobie alimentaire chez l'enfant :

Néophobie légère

Dans ce cas, l'enfant peut montrer une certaine réticence à essayer de nouveaux aliments, mais cette réticence n'interfère pas significativement avec son alimentation globale. Il peut être ouvert à essayer de nouveaux aliments après une exposition répétée et un encouragement positif.

Néophobie modérée

Les enfants présentant une néophobie alimentaire modérée peuvent manifester une aversion plus marquée envers les nouveaux aliments. Ils peuvent refuser catégoriquement d'essayer des aliments inconnus et montrer des signes d'anxiété ou de stress lorsqu'ils sont confrontés à de nouvelles expériences alimentaires.

Néophobie sévère

Dans les cas les plus marqués, l'enfant peut présenter une aversion extrême envers tous les nouveaux aliments. Ils peuvent avoir des réactions très négatives, telles que des crises de pleurs, des vomissements ou même des crises de panique, à l'idée de goûter quelque chose de nouveau.

Néophobie sélective

Certains enfants peuvent développer une néophobie sélective, c’est-à-dire, ils sont ouverts à essayer certains types d'aliments mais refusent catégoriquement d'autres types. Par exemple, un enfant peut être disposé à essayer de nouveaux fruits mais refuser de goûter des légumes.

Il est important de noter que la néophobie alimentaire chez l'enfant peut varier en fonction de plusieurs facteurs, y compris l'âge, le développement sensoriel, les expériences passées et l'environnement familial. Dans la plupart des cas, la néophobie alimentaire est une phase normale du développement qui tend à s'atténuer avec le temps. Cependant, si les symptômes de la néophobie alimentaire persistent et semblent affecter le bien-être général de l'enfant, il peut être utile de consulter votre pédiatre ou médecin traitant pour obtenir des conseils et un soutien supplémentaires.

Comment aider un enfant atteint de néophobie ?

Aider un enfant atteint de néophobie alimentaire peut nécessiter une approche douce et patiente. Voici quelques conseils pour l’aider à surmonter ce trouble :

  • Encourager l'exposition progressive aux nouveaux aliments : incitez l'enfant à explorer de nouveaux aliments à son propre rythme en proposant des petites portions de nouveaux aliments à côté de ses aliments préférés lors des repas. Encouragez-le dans un premier temps à simplement toucher, observer ou sentir les nouveaux aliments sans pression ni force ;
  • Familiariser l’enfant avec un aliment rejeté : après lui avoir donné l’occasion d’observer l’aliment, donnez à votre enfant des occasions régulières de le goûter, toujours sans forcer. Une simple exposition suffira à faire augmenter l’envie de goûter plus qu’en mettant la pression ou en proposant des récompenses, qui sont des stratégies contre-productives.
  • Favoriser un environnement alimentaire positif : créez un environnement détendu et positif autour des repas en évitant les luttes de pouvoir ou les punitions liées à l'alimentation. Faites des repas un moment agréable et convivial où l'enfant se sent en sécurité pour explorer de nouveaux aliments ;
  • Impliquer l'enfant dans la préparation des repas : invitez l'enfant à participer à la préparation des repas en l'encourageant à choisir des aliments au marché ou à aider à cuisiner à la maison. Cette implication peut accroître son intérêt pour les aliments et le rendre plus disposé à les essayer ;
  • Modéliser un comportement alimentaire positif : montrez à votre enfant que vous êtes ouvert à essayer de nouveaux aliments en mangeant vous-même une variété d'aliments devant lui. Les enfants ont tendance à imiter le comportement de leurs parents, alors servez de modèle en démontrant une attitude positive envers la nourriture ;
  • Parlez-en autour de vous : si votre enfant est gardé par des proches ou des professionnels de la petite enfance, ouvrez le dialogue sur le sujet afin qu'ils puissent eux aussi s'adapter et vous soutenir dans vos différentes démarches pour accompagner votre enfant à s’ouvrir à d’autres aliments.

Si la néophobie alimentaire de votre enfant persiste et semble avoir un impact négatif sur sa croissance, son développement ou son bien-être général, il peut être utile de consulter un pédiatre, un nutritionniste ou un psychologue spécialisé dans les troubles alimentaires pour obtenir des conseils supplémentaires et un soutien adapté.

L'objectif est d'encourager une attitude positive envers la nourriture et d'aider l'enfant à développer une relation saine avec les aliments en lui offrant un soutien aimant et respectueux tout au long de son parcours. Si vous avez besoin d’un avis médical pour vous aider à accompagner votre enfant, nos pédiatres sont disponibles 7j/7 sur Livi.

Votre enfant rencontre des difficultés ?

Si votre enfant rencontre des difficultés au quotidien, sachez qu'il est possible de parler à un spécialiste en ligne sur Livi. Qu'il souffre d'anxiété, de troubles de l'attention ou encore de troubles du développement, des médecins généralistes, pédiatres, psychologues et psychiatres sont là pour lui.

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