
Uvéite – informations générales
Conseil médical validé par:
Direction médicale de Livi France
Vous souffrez d’un œil rouge et douloureux, sensible à la lumière, avec une vision diminuée ? Il pourrait s’agir d’une uvéite. Cette inflammation de l’uvée – la couche intermédiaire de l’œil – demeure rare (environ 10 000 nouveaux cas par an en France) mais peut entraîner une baisse de l’acuité visuelle irréversible si elle n’est pas prise en charge rapidement.
Qu’est-ce que l’uvéite ?
L’uvéite est une inflammation de l’uvée, la couche intermédiaire de l’œil composée de l’iris, du corps ciliaire et de la choroïde. Cette structure très vascularisée joue un rôle clé dans la nutrition et le bon fonctionnement des tissus oculaires internes. L’uvéite peut survenir brutalement ou de façon progressive, toucher un seul œil ou les deux, et affecter différentes zones de l’uvée.
L’uvéite est une urgence ophtalmologique car, sans prise en charge adaptée, elle peut entraîner de graves complications comme la cataracte, le glaucome ou même une perte irréversible de la vision. Ses causes sont multiples et sa prise en charge repose sur un diagnostic précis et une collaboration entre plusieurs spécialistes.
Les différents types d’uvéites
Quatre formes principales se distinguent :
Uvéite antérieure : la plus fréquente, elle touche l’iris et la partie située à l’avant de l’iris (chambre antérieure de l’oeil). La vision est souvent perturbée.
Uvéite intermédiaire : plus rare, l’inflammation se situe surtout dans le vitré. Les symptômes peuvent être peu marqués.
Uvéite postérieure : ici, le fond de l’oeil (choroïde et rétine) est atteint et la vision souvent altérée.
Panuvéite : inflammation diffuse touchant toutes les parties de l’uvée et résultant souvent d’une prise en charge tardive.
Quels sont les symptômes de l’uvéite ?
Les symptômes de l’uvéite varient en fonction de la zone touchée, de sa cause sous-jacente et de la rapidité de la prise en charge. Le signe le plus fréquent, quel que soit le type d’uvéite, est un œil rouge associé à une douleur oculaire plus ou moins marquée. Cette douleur intraoculaire, peut être profonde et pulsatile et aggravée par la lumière (photophobie). La photophobie est fréquente notamment dans les uvéites antérieures.
On peut également observer une baisse de l’acuité visuelle qui peut être légère ou sévère, apparaissant de façon brutale ou progressive.
Certains patients signalent la présence de corps flottants ou de taches sombres mobiles dans leur champ visuel (myodésopsies), en particulier dans les formes intermédiaires ou postérieures.
L’intensité de la douleur ne reflète pas la gravité de la situation : une uvéite postérieure, par exemple, peut être indolore mais causer des lésions irréversibles sur la rétine et altérer le pronostic visuel... En l’absence de prise en charge, l’uvéite peut évoluer vers des complications telles qu’un glaucome, une cataracte ou une atteinte irréversible du nerf optique. Il est donc essentiel de consulter rapidement un ophtalmologue dès l’apparition de ces signes, même discrets.
Quelles sont les causes de l’uvéite ?
L’uvéite peut être provoquée par de nombreuses affections d’origines très diverses : infectieuses, inflammatoires, auto-immunes, traumatiques... En voici les principales :
Traumatismes oculaires : un choc direct ou une plaie de l’œil peut déclencher une réponse inflammatoire locale.
Complications post-chirurgicales : certaines interventions ophtalmologiques, comme la chirurgie de la cataracte, peuvent provoquer une inflammation secondaire.
Spondylarthrite ankylosante : maladie inflammatoire chronique touchant la colonne vertébrale et le bassin, souvent associée à des uvéites récidivantes.
Arthrite juvénile idiopathique : forme d’arthrite de l’enfant pouvant s’accompagner d’uvéite, parfois asymptomatique mais à surveiller étroitement.
Infections virales (herpès, varicelle, cytomégalovirus) : ces virus peuvent infecter les structures oculaires et provoquer une uvéite, parfois sévère.
Sclérose en plaques : maladie neurologique auto-immune qui peut être associer à des atteintes oculaires inflammatoires, notamment au niveau de la rétine.
Maladie de Behçet : pathologie auto-inflammatoire systémique caractérisée par des ulcérations cutanées et des inflammations oculaires récurrentes.
Sarcoïdose : maladie granulomateuse pouvant affecter divers organes, y compris les yeux, et entraîner une uvéite chronique.
Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique) : elles peuvent provoquer des uvéites antérieures notamment lors des poussées inflammatoires.
Tuberculose : l’infection par le bacille de Koch peut provoquer une uvéite, même en l’absence de signes pulmonaires.
Syphilis : cette infection sexuellement transmissible peut atteindre l’œil et provoquer une inflammation parfois sévère.
Maladie de Lyme : transmise par les tiques, cette infection bactérienne peut toucher le système nerveux et les yeux.
Toxoplasmose : infection parasitaire fréquente qui peut provoquer des uvéites postérieures, notamment en cas de baisse de l’immunité. De nombreuses autres maladies plus rares peuvent également être en cause.
Dans environ un tiers des cas, malgré des examens approfondis, aucune cause n’est identifiée : on parle alors d’uvéite idiopathique.
Comment diagnostique-t-on une uvéite ?
Le diagnostic repose sur un examen ophtalmologique complet, notamment :
Fond d’œil
Mesure de la pression intraoculaire
Lampe à fente (visualisation des structures internes) Des examens complémentaires peuvent être réalisés :
Tomographie en cohérence optique (OCT)
Angiographie rétinienne
Échographie de l’œil
Bilan sanguin
Quels sont les traitements possibles ?
Le traitement de l’uvéite dépend de sa cause, de sa localisation et de sa gravité.
Il repose en premier lieu sur la réduction de l’inflammation à l’aide de corticoïdes, administrés sous forme de collyres, d’injections locales ou de traitement oral selon la sévérité.
Des collyres mydriatiques sont souvent associés pour soulager la douleur et prévenir les adhérences intraoculaires.
Lorsque l’uvéite est liée à une maladie auto-immune ou ne répond pas aux corticoïdes seuls, des immunosuppresseurs ou biothérapies peuvent être prescrits en collaboration avec un spécialiste.
Si une origine infectieuse est identifiée (bactérienne, virale, parasitaire), un traitement spécifique (antibiotique, antiviral, antiparasitaire) est ajouté. Le traitement des éventuelles complications (glaucome, cataracte…) peut nécessiter une prise en charge chirurgicale ou un suivi spécialisé prolongé.
Dans tous les cas, une surveillance régulière par un ophtalmologue est indispensable pour adapter les soins et prévenir les récidives.
Quelles complications peuvent survenir ?
Sans prise en charge, l’uvéite peut entraîner :
Cataracte
Hypertension intraoculaire et glaucome
Synéchies (adhérences de l’iris)
Dégénérescence maculaire
Décollement de rétine
Atrophie du nerf optique
Perte de vision irréversible
Quand consulter un médecin ?
Consultez rapidement si vous présentez l’un des symptômes suivants :
Œil rouge douloureux
Baisse de la vision
Photophobie (gêne à la lumière)
Vision floue ou objets flottants
Un avis ophtalmologique en urgence est nécessaire pour poser un diagnostic précis.
Ce que Livi peut faire pour vous
Toute pathologie oculaire nécessite un examen spécialisé en présentiel afin de déterminer son origine exacte et de permettre la mise en place d’un traitement adapté.
Si vous souhaitez plus d’informations sur les pathologies de l’oeil, vous pouvez consulter un de nos médecins sur Livi 7 jours sur 7 et 24h/24.
Questions fréquemment posées sur l'uvéite
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