État de stress post-traumatique – de quoi s’agit-il ?

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Dr. Céline Guyomar

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Trouble initialement décrit et étudié chez les militaires, on s’aperçoit rapidement qu’il s’applique à la société civile. Il serait même fréquent dans la population générale, puisqu’il affecterait 5 à 12% des individus. Découvrez quels sont les symptômes et les causes d’un état de stress post-traumatique.

Généralités

L’état de stress post traumatique (ESPT) survient dans les suites d’une exposition à une situation traumatique que l’on en soit victime ou en témoin. Décès, viol, accident de voiture, coups et blessures, attentat, guerre, catastrophe naturelle, chirurgie lourde sont autant d’évènements pouvant générer par la suite un ESPT.

Il se caractérise par l’apparition de profonds bouleversements sur le plan émotionnels et intellectuels, avec en particulier un sentiment d’angoisse et de peur, modifiant la perception que l’individu a du monde et de lui-même. Il entraîne une souffrance importante et retentit sur la sphère sociale, familiale et professionnelle. Il affecterait 5 à 12% des individus mais on estime qu’il est sous-estimé du fait des différentes présentations, parfois incomplètes. Il peut toucher l’adulte comme l’enfant.

Symptômes

On parle d’ESPT lorsque les symptômes suivants persistent plus d’un mois après le traumatisme.

Les reviviscences : la personne revit involontairement, de manière répétitive des éléments du traumatisme entraînant une angoisse intense. Elles peuvent prendre la forme de cauchemars et de flashbacks. Ces reviviscences surviennent spontanément ou suite à une stimulation sensorielle (son, odeur, lieu…).

L’évitement : l’appréhension conduit à éviter les stimuli ou les situations rappelant le traumatisme. Cet évitement concerne des personnes, des lieux, des situations, des discussions. Ces situations d’évitements peuvent avoir un fort retentissement sur la vie quotidienne.
L’hyperactivation dite neurovégétative : elle est représentée par des troubles du sommeil, une irritabilité, une impulsivité, une hypervigilance se traduisant par une attention excessive à des événements interprétés comme une menace. On observe également des troubles de l’attention et de la mémoire.

La perturbation des schémas de pensée et les troubles de l’humeur :
Les pensées sont déformées entraînant une perception de la réalité inexacte conduisant à une grande anxiété, un sentiment de culpabilité. Un détachement et une diminution des affects et de l’intérêt pour les activités habituelles sont souvent présents.

En l’absence de prise de charge, un ESPT chronique peut conduire à l’apparition d’authentique dépression, d’une dépendances à l’alcool ou à d’autres drogues, voir au suicide.

Causes du stress post-traumatique

Les évènements responsables d’ESPT présentent certaines caractéristiques :

  • Ils véhiculent une menace de mort ou d’atteinte physique pour soi ou pour autrui. Même si nous nous savons mortels, nous ne nous levons heureusement pas habituellement tous les matins avec un sentiment de mort imminente. - L'événement traumatique conduit à une conscience exagérée de notre condition de mortels et à une angoisse de la mort.

  • Ils sont imprévisibles et incontrôlables. Un sentiment d’impuissance, voire de résignation apparaît au cours de l'événement à l'origine d’une modification durable de la confiance en soi et dans le monde qui nous entoure.

  • Ils frappent de manière aveugle et arbitraire. Il est impossible pour l’individu d’établir un lien de cohérence avec l'événement survenu générant incompréhension et ébranlements des stratégies d’adaptation aux aléas de la vie.

  • Ils sont extrêmement stressants, ce qui génère des phénomènes perturbateurs à l’origine de comportements inhabituels comme une disparition des émotions pendant le traumatisme ou une réaction de panique incontrôlable.

Il existe par ailleurs des facteurs favorisants le développement d’un ESPT :

  • Les caractéristiques de l'événement, son type, sa sévérité, sa durée et sa proximité ;

  • Les antécédents de troubles anxieux ou de dépression ou de maladies psychiatriques autres ;

  • Des antécédents de traumatismes ;

  • Le sexe féminin ;

  • L’isolement ;

  • Un faible niveau d’éducation.

Traitement

Le traitement a pour but de diminuer les symptômes et les conséquences immédiates et à plus long terme de l’ESPT. Il comprend un volet psychothérapeutique, plus ou moins un volet médicamenteux si nécessaire.

Prise en charge psycho-thérapeutique

Elle peut débuter quel que soit le délai écoulé depuis le traumatisme, cependant le plus tôt sera le mieux. Elle s’effectue auprès de médecins, psychiatres ou psychologues formés spécifiquement à la prise en charge des ESPT par le biais d'entretiens individuels habituellement aux nombres de 15 à 20.
Les traitements de choix de l’ESPT sont la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) centrée sur le traumatisme et la désensibilisation avec mouvements oculaires appelée EMDR pour eye movement desensitization and reprocessing. Les techniques d’hypnose peuvent être bénéfiques sur certains symptômes (douleurs, anxiété, cauchemars). En cas d'échec, un changement de thérapie ou une intensification de la thérapie associée à un traitement médicamenteux peuvent être proposés.

Prise en charge médicamenteuse

Le traitement médicamenteux est indiqué en cas d’ESPT persistant, auquel s’associe le plus souvent une dépression. Il fait appel en priorité à un médicament de la famille des antidépresseurs, la paroxétine. En cas d'échec de cette molécule, d’autres médicaments de la même classe médicamenteuse peuvent être utilisés. Le traitement doit être poursuivi 1 an avant d’envisager son arrêt progressif. En cas de trouble du sommeil important un traitement par somnifères peut être proposé. Il sera de courte durée afin d’éviter accoutumance et dépendance.

En complément de ces thérapeutiques, la sollicitation des associations d’aide aux victimes apporte soutien psychologique et matériel (assistance juridique, par exemple).

La plupart des victimes guérissent dans les 3 mois, 20% vont évoluer vers un ESPT chronique.

Quand devez-vous consulter un médecin ?

Après un événement traumatique, nous vous conseillons de consulter un médecin au plus vite afin d’éviter une évolution chronique si :

  • Vous vous sentez en souffrance ;

  • Vous présentez des troubles du sommeil ;

  • Vous revivez le traumatisme au travers de cauchemars ou sous forme de flash-back ;

  • Vous êtes en état de stress permanent ;

  • Vous évitez les situations qui pourraient vous rappeler le traumatisme.

Que peut faire Livi pour vous ?

Un médecin généraliste sur Livi pourra suspecter un état de stress post-traumatique et vous orienter dans la prise en charge. Un psychiatre sur Livi pourra faire le diagnostic d’ESPT et vous proposer la prise en charge la plus adaptée.

En savoir plus

Les traitements médicamenteux de l'état de stress post-traumatique

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