Escarre – prévention et traitement | Livi

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Conseil médical validé par:

Dr. Laura Borgel

Conseil médical validé

Les escarres sont des lésions de la peau qui se forment lorsqu'une pression prolongée sur une zone du corps comprime les tissus. Elles sont fréquentes chez les personnes alitées ou à mobilité réduite. Prévenir les escarres implique de changer régulièrement de position et de protéger la peau.

Qu’est-ce qu’une escarre ?

Les escarres sont des plaies cutanées provoquées par une mauvaise irrigation sanguine entraînant une nécrose des tissus.
Les escarres surviennent lorsqu’un lit, un fauteuil roulant, un plâtre, une attelle, un dispositif artificiel mal ajusté (prothèse) ou tout autre objet exerce une pression prolongée sur la peau. Cette pression va entraîner la compression des vaisseaux sanguins et le manque d’oxygène au niveau des tissus entraînant la nécrose.  


Toute personne alitée ou ne pouvant pas bien bouger, quel que soit son état de santé, peut développer des escarres plus ou moins graves en fonction de différents facteurs. 

Les escarres peuvent engager le pronostic vital si elles ne sont pas traitées ou si des pathologies sous-jacentes empêchent leur cicatrisation. 

Qui sont les personnes les plus à risque ?

Les facteurs de risques sont notamment : 

  • un âge supérieur à 65 ans ;

  • une mobilité réduite ou une immobilisation prolongée ;

  • une exposition à long terme à des irritants cutanés (tels que les selles ou les urines) ; 

  • une capacité altérée de cicatrisation des plaies en raison d’une autre pathologie (dénutrition, diabète, maladie artérielle, insuffisance veineuse, tabagisme,...) ; 

  • une perte de sensation due à des lésions nerveuses (séquelles d’atteintes neurologiques, paralysie, accident vasculaire cérébral,...) ; 

  • une altération de l’état de conscience. 

Les escarres sont plus fréquentes chez les personnes âgées, car leur peau a tendance à être plus fine et à guérir moins rapidement. Les personnes présentant des lésions nerveuses ou une paralysie sont exposées à un risque accru de développer des escarres. 

Quels sont les différents stades ?

Les escarres sont classées en quatre stades, selon la gravité des lésions des tissus. Les escarres bénignes ne progressent pas forcément vers les stades plus graves. Parfois, elles passent inaperçues jusqu’au stade 3 ou 4. 

Stade 1

La peau est rose ou rouge au niveau de la zone atteinte, cependant chez les personnes ayant la peau foncée on peut ne pas remarquer de modification de la couleur à ce stade.
La zone peut être plus chaude ou plus froide, plus dure ou plus molle, ou encore plus sensible que la peau “saine” autour. 

Stade 2

Une plaie s’est formée mais l’escarre est peu profonde avec une base rose à rouge. Une perte de peau peu profonde survient notamment des abrasions, des ampoules, ou les deux. 

Stade 3

L’escarre se creuse et peut devenir profonde et atteindre la couche graisseuse mais les muscles et les os ne sont pas exposés. 

Stade 4

La peau est usée, les muscles, les tendons et les os sous-jacents sont exposés. 

Quels sont les symptômes d’escarres ?

En plus de la plaie qui évolue selon les différents stades décrits plus haut, les escarres sont généralement douloureuses. Elles peuvent également s'accompagner de démangeaisons.

Quelles sont les causes d’escarres ?

Parmis les causes qui contribuent au développement des escarres on peut citer : 

  • La pression 

    • particulièrement au niveau des zones où les os sont proches de la peau, la pression prolongée va entraîner la diminution ou l’arrêt de la circulation sanguine et donc l’apport en oxygène des tissus qui vont nécroser. 

  • La traction ou cisaillement

    • une traction de la peau (tiraillement sur le côté) réduit également le flux sanguin vers la peau. Une traction se produit par exemple, lorsque les personnes sont placées en position inclinée (comme dans assise dans un lit incliné) : en effet les muscles et les tissus en dessous de la peau sont étirés vers le bas par la gravité tandis que la couche supérieure de la peau reste en contact avec la surface extérieure vers le haut. La peau est donc étirée et le résultat est le même que lors d’une compression.  

  • La friction ou frottement 

    • une friction, comme le frottement des vêtements ou des draps, peut provoquer ou aggraver les escarres car la friction répétée va fragiliser voir faire disparaître la couche superficielle de la peau. 

  • L’humidité ou macération 

    • elle va augmenter les effets de la friction, ainsi que fragiliser et endommager la couche supérieure de la peau. À titre d’exemple, la peau peut être en contact prolongé avec la transpiration, l’urine ou les selles (port de couches, protections,...)

Quels sont les endroits du corps touchés ?

Les zones les plus touchées par les escarres sont celles où les os se trouvent proches de la peau comme au niveau des hanches, du coccyx, des talons, des chevilles et des coudes.

Parmi ces différentes zones, les plus fréquemment touchés sont les talons et la région sacrée (coccyx), ainsi que la tête chez les enfants, car ce sont les points de pressions les plus importants.  

Quelles sont les complications possibles ?

Les infections bactériennes sont les complications les plus fréquentes des escarres. Elles retardent la guérison et peuvent être potentiellement mortelles sur des escarres profondes. 

Lorsqu’une escarre est surinfectée, elle peut dégager une odeur nauséabonde, du pus peut être visible, la zone qui entoure l’escarre peut également devenir rouge et chaude. La douleur s’aggrave et la personne peut présenter de la fièvre. 


L’infection peut également s’étendre à la peau environnante (cellulite) et aux tissus situés sous la peau comme l’os (ostéomyélite), une articulation (arthrite infectieuse), ou se propager rapidement et détruire les muscles et d’autres tissus profonds (fasciite nécrosante).
Dans les cas les plus graves, l’infection peut se répandre dans tout l’organisme par voie sanguine (bactériémie), s’étendre au cerveau (méningite) et au cœur (endocardite).

Comment les diagnostiquer ?

Le diagnostic des escarres est réalisé par les soignants grâce à l’examen clinique en inspectant l’aspect et la localisation des lésions. 

La profondeur et la gravité peut être difficile à déterminer, et le personnel de santé peut avoir besoin de photographier les escarres pour suivre leur progression ou leur cicatrisation. 

Il peut être nécessaire de réaliser des examens complémentaires afin de faire le point sur l’état de santé général de la personne, son statut nutritionnel, ainsi que pour vérifier l’absence ou la présence de complications.

Quel traitement en cas d’escarre ?

Le pronostic des escarres au stade précoce est bon si le traitement approprié à été donné en temps utile, mais la cicatrisation prend généralement plusieurs semaines.
Cependant sans soins méticuleux et constant des escarres ainsi que le traitement des autres troubles et complications associés, le pronostic à long terme est défavorable même si les escarres ont cicatrisé.

Le traitement des escarres est difficile et repose sur de multiples éléments : 

  • Réduction des causes (pression, friction, …) 

    • les personnes doivent être bien positionnées, à l’aide de dispositifs de protection et de surfaces de soutien (dispositifs de levage, matelassage de protection, surfaces de soutien, …)

    • changement de position fréquent (au moins toutes les 1 à 2h pour les personnes alitées, et toutes les 15 minutes pour les personnes en fauteuil)

  • Nettoyage et pansement des plaies 

  • Traitement de la douleur 

  • Contrôle et traitement des infections (qui peut être long et parfois très difficile) 

  • Traitement et lutte contre la dénutrition 

Les escarres profondes étant très difficiles à traiter, il peut être nécessaire d’avoir recours à la chirurgie.

Comment prévenir les escarres ?

La prévention est un des éléments majeur de la prise en charge d’une personne à risque de développer des escarres. Elle passe par : 

  • Le maintien du mouvement (mobilisation) si possible (l’activité doit être encouragée) ;  

  • Le repositionnement fréquent ; 

  • Une hygiène et des soins cutanés méticuleux (la peau doit être propre et sèche, lutte contre les frottements et les frictions) ;

  • Les protubérances osseuses (comme les talons ou les coudes) peuvent être protégées (cales en mousses, tissus doux,...) ; 

  • Les dispositifs de protection et surfaces de soutien (matelassage de protection, surfaces de soutien, …) ; 

  • Limitation des traitements induisant des somnolences ou le sommeil. 


Lors du repositionnement, il est nécessaire d’inspecter la peau tous les jours afin de rechercher des signes précoces de rougeur ou de décoloration. Tout signe d’escarre débutante doit entraîner la mise en décharge (c'est-à-dire l’absence de pression) de la zone atteinte. 

Ce que Livi peut faire pour vous

Vous présentez des symptômes d’une escarre ? Sur Livi, consultez un médecin généraliste ou un dermatologue en ligne capable de réaliser un diagnostic et de vous orienter vers une prise en charge adaptée. Obtenez des conseils ainsi qu’une ordonnance médicale en cas de besoin.

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